Bon voilà, tel que promis, je vous réécris cette semaine pour vous décrire un peu mon quotidien à la maison et au travail ici à Douala, Cameroun. Je décide de faire cette petite chronique spéciale puisque je me rends compte que certains ne savent pas ce que je fais ici exactement. Et aussi en réponse au courriel avec tout plein de questions que Caroline m'a envoyé cette semaine.
D'abord ma vie au MC House (Member Comitee House/Office) est relativement simple… je dors et travaille au même endroit, vous le saviez déjà. Autrement, mon horaire le voici. Fidèle à mes habitudes québécoises, je me lève rarement avant 9h00 AM, l'un de mes défauts de fabrication, j'en suis conscient, mais ici, heureusement cela ne me cause pas de problème. Et mes premiers mots le matin sont généralement (sauf si j'ai pesté après quelqu'un qui aura essayé de me réveiller lorsque je traîne un peu plus au lit) sont : « J'ai faim! », le tout en me grattant élégamment le ventre devant tout le monde dans le bureau – moment de désespoir pour eux puisqu'ils en ont marre de m'entendre me plaindre tout le temps que j'ai faim. Pourtant je mange bien, mais j'ai quand même toujours faim, même une demi-heure après avoir mangé. Ensuite, je mets mes babouches (gougounes, sandales, …) et me rends chez l'un des petits marchands du coin pour y acheter le pain-haricot avec œuf pour la modique somme de
Ma semaine se partage généralement en deux jobs à temps partiel : MacDarwin, une école de formation en informatique (2-3 j/semaine) ou contribuer au développement des capacités pour AIESEC Cameroun (2-3 j/semaine).
ü MacDarwin : http://www.macdarwin.net/ C'est une école de formation professionnelle pour laquelle je fais quelques heures semaines dans le but de développer certains projets d'envergures. Ces projets sont de développer un partenariat solide avec AIESEC Douala dans le but de promouvoir auprès de la clientèle (les étudiants) la possibilité de faire un stage à l'étranger via AIESEC suivant évidemment certaines conditions… Aussi, j'ai connu cette entreprise suite à un entretien avec le directeur qui voulait prendre un stagiaire AIESECer dans ses locaux pour du travail au quotidien. Donc d'ici à ce qu'on trouve preneur pour ce stage, je travaille là à temps partiel. Cela me donne une expérience différente et me fait voir d'autres personnes. Ça brise le quotidien de toujours travailler et vivre avec les même gens.
ü AIESEC : Mon principal « employeur » puisque mon mandat officiel au Cameroun est de faire ce que l'on dit dans notre jargon, un CEED (Cultural Envoy for Exchange Development). Le CEED est le résultat d'un partenariat entre AIESEC Canada et ACDI (Agence Canadienne en Développement International) né en 1991. Et principalement, ce partenariat procure à des AIESECers des bourses pour leur permettre d'aller dans des pays en développement pour une période de 2-4 mois. Si vous êtes intéressés à en connaître davantage sur le partenariat, visitez le lien suivant : http://www.ca.aiesec.org/members/special-projects.html. Donc je suis ici et le focus de mon stage est de travailler sur le « ASK Program » (Answer, Solution, Knowledge). C'est un programme de pair-éducation qui opère dans les lycées et collèges en certains pays africains pour la lutte contre le VIH/SIDA. Les tâches principales d'un stagiaire de ASK sont de :
o Sensibiliser les élèves des lycées et collèges sur le VIH/SIDA avec des méthodes de pair éducation.
o Développer des programmes de réinsertion sociale pour personnes vivant avec le VIH/SIDA.
o Fournir un savoir-faire (dépliants d'autres pays, site web, etc.) à implanter et distribuer à travers le Cameroun.
o Gestion de projet : création d'un plan stratégique d'action, coordination des activités et suivi.
o Viabilité financière : recherche de financement, proposition de nouveaux projets, fournir des modèle de rapport financier.
Le ASK Program est effectif durant deux grandes périodes : celles de Septembre à Décembre et de Mars à Juin. Alors que fais-je ici, entre deux périodes de pointe? Je m'occupe avec l'ancienne équipe de finaliser le « wrap-up » de l'année et de préparer et faire la transition avec la nouvelle équipe d'AIESEC Douala qui gérera le programme. Je m'occupe aussi de faire les démarches pour approcher de nouveaux partenaires, qu'ils soient financiers, « learning » (pour le partage de connaissances) ou preneurs de stagiaires au sein des entreprises et organisations.
Et à travers ce programme ASK, puisque je vis ici avec tous les membres du comité national, je les aide aussi au quotidien dans leur transition pour partager sur diverses décisions et leur donner mon avis sur d'autres questions. Un CEEDer est donc une forme de stage qui se synthétise en travailler pour AIESEC dans des pays en développement.
Tout comme je le mentionnais au début de mon post, c'est en grande partie toi Caro qui m'a inspiré l'écriture de tout cela et je partage donc avec tout le monde tes nombreuses questions et j'y répondrai…
Je te cite : « […] Et tu l'as bien dit dans ton dernier envoie ...''Être à l'étranger et voyager dans une ville différente à tous les jours est bien différent de rester dans une ville à l'étranger et d'y travailler.'' En Afrique, y a-t'il une différence entre travailler à l'étranger et faire un stage d'aide humanitaire, l'un permet-il de travailler pour le peuple et l'autre permet-il de faire parti du peuple et de s'imprégner de leur culture afin de coopérer au quotidien. D'après-toi, est-ce possible de s'imprégner d'une culture qui semble aussi différente ? et toi, dans quelle catégorie es-tu ? On ne connait pas beaucoup ton travail au quotidien, tes relations avec les autres camerounais en général ... comment vis-tu le quotidien avec ce peuple ? Aurais-tu aimé naître là-bas ? Tant de questions !!! Je sais, je pose beaucoup de question !!! […] »
1. Dans les deux cas, travailler ici ou faire un stage humanitaire te permettra de travailler pour ou avec les gens locaux. Il est évident que le stage permet davantage de s'imprégner de la culture puisque tu vis au quotidien avec et chez les Camerounais. Un travailleur venant de l'étranger (expatrié), dépendamment de ses obligations contractuelles sera amené ou non à être proche de
2. Tout dépendant de ton degré d'ouverture d'esprit sur les cultures et le monde, tu auras ou non de la difficulté à t'habituer. Certains s'accommodent de peu et d'autres ont besoin d'une chambre 8 étoiles partout où ils vont. Il est évidemment très possible de s'imprégner d'une culture différente. Bien sûr, la personne qui demeure dans les familles, qui mange et qui travaille avec les Camerounais sera plus facilement et rapidement « imprégnée ». Mais dans tous les cas, tu es amené à vivre entouré d'une culture différente, il est difficile de l'ignorer… à moins de ne vivre enfermé et cloitré dans ton domaine d'une banlieue riche de Yaoundé ou Douala avec des murs couverts de barbelés.
3. Pour ma part, je considère me situer parmi ceux qui s'imprègnent vite d'une autre culture. Peut être pas aussi rapidement que d'autres personnes, j'ai mes qualités et mes défauts et mes caprices. Eh oui, j'ai certains caprices parfois. Minimes certes, mais bon! J'aimerais avoir le confort de plus de vie privée autour de l'endroit où je dors, mais je dois composer avec une autre personne dans mon lit et un nouvel arrivant dans un lit adjacent. Disons, que de ne pas pouvoir fermer la porte et se dire, bon enfin tranquille dans ma chambre, dans mes affaires, ca me rend dingue un peu parfois. Mais le pire, c'est la lumière… ici mes cochambriers ont moins de problèmes que moi à endurer la lumière et puisque la lumière de notre chambre sert aussi de lumière à la salle de toilette, ben ca cause un problème. En fait, la toilette a le même plafond que ma chambre, ses murs n'atteignent pas le plafond, alors le soir, je rage quand ils viennent passé minuit à
4. Finalement, la grande question, aurais-je aimé y naître??? Honnêtement, c'est dur de répondre à une telle question. Partir de mon environnement nord-américain et accepter de vivre dans les conditions que je vis actuellement pour le reste de ma vie… je trouverais cela trop dur et je ne sais pas si je saurais m'y faire. Vous savez, il m'arrive souvent de discuter avec des Camerounais, AIESECers ou non et plusieurs aspirent un jour un jour à quitter le pays pour différentes raisons… Pauvreté, chômage, corruption, …; mais jamais parce qu'ils ne sont pas fiers de leur pays. Et je les comprends, le Cameroun est un super pays, accueillant, riche en culture, en nourriture (des légumes et fruits frais sans OGM ou trucs du genre), en contacts humains… bien sûr, il a ses défauts comme chaque pays. Certains ici vivent avec beaucoup moins d'un dollar par jour, et pourtant les enfants courent dans la rue, sourire aux lèvres, ballon de foot en mains ou autres jouet patenté à l'aide de morceaux de ferrailles trouvés ici et là. Les gens ici sont heureux! Il m'est très difficile d'exprimer par écrit toute la réalité d'ici, je trouve difficilement les mots. Une chose est certaine, ici je me sens bien, il n'y a pas de stress, je me sens accueilli partout où je vais. Les gens sont super ici, seule une minorité de personnes sont mauvaises et ternissent l'image générale. Je rencontre souvent des « random people » dans la rue et je peux leur parler facilement une demi-heure de tout et de rien. Je suis quelqu'un facile d'approche et j'approche aussi facilement les gens… alors cela ne me procure que de succès dans mes rencontres.
Cela ne fait que deux mois que je suis ici, en fait, déjà deux mois, le temps passe incroyablement vite, c'est fou. Tout va vite ici, même si l'Afrique est réputée ne pas rouler si vite!!! Eh eh.
Et pour terminer le déroulement d'une journée type – puisque j'en étais au travail – lorsque la journée se termine, je rentre ici, au MC house et je me connecte sur internet vers les 18h. Mais avant cela, il m'a fallu prendre la collation, le déjeuner (ou dîner) est loin et le dîner (souper) ne sera que vers les 20h30-21h00. Arrivé au soir, après avoir mangé avec les amis, je « tchatte » un peu, histoire de garder contact avec vous. Et vers 23h30, je me couche dans mon lit avec mon laptop et me paie deux épisodes de « 24 ». Mais là le hic, c'est que je vends mon laptop et une clause du deal est de le remettre début août alors fini les « 24 » dans le lit… snif. Ahahah. Quoi, pourquoi tu vends ton laptop… un autre de mes caprices, je suis amateur de technologie et mon laptop n'est plus assez vite à mon goût. Je me paierai un nouveau cadeau à mon retour au pays après l' « EuroTrip2007 »… une histoire à suivre.
L'autre jour, j'ai croisé une stagiaire française qui était à Yaoundé et en parlant elle me dit soudain qu'elle me connaissait puisqu'elle avait vu mon blog… et fait étonnant, je n'ai pas fait de pub pour mon blog en dehors du Canada et de quelques contacts européens et africains. Donc elle avait dû le trouver autrement. Alors j'ai décidé de « GOOGLEr » mon blog. J'étais fier quand j'ai aperçu mon blog en 6e place alors que je cherchais « AIESEC Cameroun » dans google. Wooohooo… Mon blog sur google!!! Eheh! Not so bad!
Bon sur ce, j'espère que ma vie au Cameroun au quotidien est plus claire à vos yeux. Encore une fois j'ai trop écris, désolé! Bonne journée!
M@T.
2 commentaires:
Waw ça faisait longtemps que j'étais pas venue ici...ça a l'air de bien se passer en t-k...je continue à m'updater...
Bisous
Présentation tres objective du Cameroun !Ca fait plaisir de se replonger dans les souvenirs de la bas !
C'est vraiment un pays génial, avec ces défauts certes, mais comme partout...
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