"To the loop!" Lorsque nous rentrons à la maison, le soir, après le boulot, c'est ce que nous dirons au gardien de sécurité qui est au point de contrôle à la sortie de la concession portuaire. La "loop", c'est là que nous habitons ; des petits lotissements résidentiels entourés de clôtures et de fils barbelés. On s'y habitue à la longue mais parfois on a envie de sauter la clôture et de s'évader l'instant d'une soirée pour s'apercevoir qu’on n’est pas seul et qu'il y a de la vie à l'extérieur des murs. Parfois nous improviserons une escapade nocturne dans l'un des... euh le seul club en fait qui n'est pas trop loin de notre village de travailleurs. Enfin, on pourrait certes se rendre dans les petits bars locaux; je le ferais bien, mais ce ne serait pas très sécuritaire... dit-on. Afin de palier à ça j'ai 'osé', la semaine dernière, me rendre dans un petit quartier de Buchanan avec Ahmed, mon chauffeur; il m'a invité à luncher chez lui le dimanche. La température extérieure ce jour là était très raisonnable... une trentaine de degrés et pas trop humide. Mais je vous jure, après 2 bouchées du plat que je partageais avec sa femme et son frère, je suis tourné au rouge et je me suis mis à suer de partout... WooooWW... La sauce était piquante. J'ai généralement une bonne tolérance aux épices mais cette fois ils m'ont eu!!
Identification discrète! |
Le titre de mon article revêt un autre sens ; on pourrait aussi dire « La vie dans la loupe » et ce ne serait pas un jeu de mots. En plus d’être entourés de clôtures barbelées, d’avoir à passer deux points de contrôle pour se rendre du boulot à la maison et un autre même lorsque je me rends au port et aussi d’avoir ses vêtements identifiés ; je ne vous surprendrai pas en vous disant qu’on se sent constamment contrôlés et surveillés. Et puisque notre village compte environ 200-250 expats et locaux, les nouvelles vont vite mais ne sont pas toujours totalement exactes. Welcome in a gossip world !!! Ici, il suffit de peu pour que l’on s’imagine les plus grandes histoires.
Je vous donne un exemple. Tu rentres au boulot plus fatigué qu’un autre matin… première réaction et ce sera la même dans tous les environnements en fait : « T’as fait la fête hier ! » Ici l’on ne s’en tient pas qu’à cette simple affirmation ; on essaiera en plus de découvrir avec qui tu étais, à quel endroit et jusqu’à quelle heure tu y étais. Et si l’on ne le sait pas, c’est là que les problèmes commencent puisque les gens parlent et commenceront à imaginer des trucs. Et les potins commencent. Parfois c’est franchement chiant je l’admets, mais tu peux aussi jouer le jeu et laisser les gens parler et tourner le tout à la rigolade. Je deviens bon là-dedans ! J
Mais tout cela fait maintenant partie de mon quotidien, c’est une routine à prendre. On s’habitue aux inconvénients du chantier et on s’enrichit avec les rencontres, les discussions et les gens avec qui l’on travaille, se divertit et cohabite en même temps. Tout se vit avec intensité.
Bon sur ce je vous laisse. Bon weekend !
Mat